that awkward moment (meadillie)

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{that awkward moment}
✰ w/meadow

En obtenant son diplôme de lettre modernes de l’université de San Francisco, Billie ne pensait pas y remettre les pieds de si tôt. Après avoir passée quatre ans à étudier les lettres, faire des rencontres et faire la fête, la jeune femme pensait avoir tourné la page sur ces années là pour se concentrer sur son futur en tant qu’éditrice. C’était donc mal connaître le comité des anciens élèves de l’université. Chaque fois il trouvait de nouveaux alumni pour faire les louanges de l’école et ce mois-ci c’était au tour de Billie. La brune se rendit donc à son ancienne université après des semaines de lettres et de mails de la part de l’administration. Elle ne pouvait plus reculer sans s’attirer les foudres du doyen des admission, mine de rien l’USF était une partie exaltante de sa vie. Les rencontres, les joies, les amourettes, l’apprentissage tout y était passé. En rentrant dans le building des admissions, Billie sentit cette odeur si familière à la faculté, un mélange de sueur d’étudiants, de livres d’un million d’années et de papiers fraîchement sortis de l’imprimante.
La jeune éditrice connaissait le chemin comme sa poche, il y a deux ans elle avait passé deux heures à attendre dans le bâtiment suite à un problème avec sa bourse d’études. Ca permet de connaître chacun des petits recoins… Et plus encore. Billie salua la secrétaire à l’entrée, elle avait troqué ses habituelles converses pour une paire de bottines à talons et une combinaison un peu habillée que ce qu’elle porte d’habitude. Elle n’avait plus dix-sept ans à présent et si elle devait parler devant de futurs étudiants elle devait à peu près présentable, en tout cas c’était ce que l’e-mail disait. Il disait aussi, se présenter au troisième étage du bâtiment des admissions en prenant l’ascenseur de gauche.
Pressant le bouton du troisième étage, Billie réajusta ses cheveux et pris une grande inspiration, elle n’était pas très doué pour les discours, surtout que les personne qu’elle allait avoir en face d’elle seraient à peine plus jeune qu’elle… « Respire B. Juste quelques heures c’est bon, c’est ta bonne action de la semaine… » pensa-elle en retirant un cil tombait sous son oeil. Alors que les portes de l’ascenseur se refermaient, une main se mit en travers des portes et une tornade blonde rentra dans l’appartement. La brune eut un choc en voyage le visage familier qui venait de prendre place à son côté. Meadow Leiningen. Meadow Leiningen se tenait à coté d’elle pour la première fois depuis la senior year. Bien sur, elles s’étaient croisés à plusieurs soirées au cours de leur cursus universitaire et s’étaient ignorés comme la peste.. Au du moins la blonde l’avait évité comme la peste. Adolescentes, elles étaient inséparables. Aussi soudées que les deux doigts d’une main jusqu’au jour du baiser maudit… Depuis plus de nouvelles, le véritable désert. Jusqu’à aujourd’hui. Gênée, Billie tentait de regarder ailleurs, sautillant avec anxiété sur ses talons. Elle soupira et regretta d’avoir acceptée de venir parler de son métier et ses études. L’ascenseur grésilla, s’arrêta et un gros bruit sourd se fit entendre. Billie ferma les yeux, priant pour qu’il redémarre et qu’elle libérait de ce calvaire avec son (ex)meilleure amie. Trente secondes s’écoulèrent et parurent interminables aux yeux de la jeune éditrice. « C’est vaste une blague… » dit-elle en appuyant frénétiquement sur le bouton d’aide vocale.
Billie se tourna vers Meadow avec un sourire gênée, lui faisant complètement face pour la première fois en quatre ans. Elle n’avait presque pas changé, ses cheveux étaient plus clairs et ses traits plus adultes. Avec les réseaux sociaux, on pouvait connaître la vie des gens de notre entourage. Billie était au courant des pans de la vie de Meadow par connaissances communes mais ce silence gênant était leur première interaction depuis longtemps. « Cette situation ferait une superbe intrigue de livre… » dit-elle pour briser la glace, en fixant le cadran numérique de l’ascenseur bloqué au second étage.

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{that awkward moment}
✰ w/billie

Je ne me sentais absolument pas à l’aise de remettre les pieds à USF. Vraiment pas. J’avais vécu de très belles années là bas. Je n’avais pas été première de ma promotion, mais je n’avais pas été la dernière non plus. On disait que dans le domaine dans lequel je souhaitais travailler, je trouverai ma place. Je me sentais plutôt mal à l’aise parce qu’à l’heure actuelle, j’avais arrêté mes études et je cumulais deux jobs juste pour entretenir ma fierté auprès de ma famille. Parce que Diane, elle, elle avait réussi comme une grande et elle avait sa propre fortune, elle. Diane, elle avait besoin de personne pour l’entretenir, elle. Diane blablablabla. Diane est parfaite et pas Meadow. On avait compris. Et c’est pas un mari mort qui avait altéré sa perfection. Oui, j’étais méchante. Parce que son mari était un mec bien. Mais il avait continué à entretenir le fait que Diane était parfaite et pas moi.
J’avais enfilé mon ensemble Chanel en tweed pailleté noir et blanc, jupe longue et veste. Quelques loyers -près de 9000$ certes- étaient passés dans cet ensemble mais vu la classe que je dégageais, ça en valait la peine. Personne, en me voyant fringuée ainsi, ne pourrait se dire que je travaillais en tant que réceptionniste ET chez Victoria’s Secret. Et surtout, personne ne pourrait imaginer que je vivais à Tenderloin plutôt qu’un autre quartier qui aurait sans doute meilleur réputation -même si en même temps, ce n’était pas ce qu’il y avait de plus compliqué. Mes talons aiguilles résonnent dans le couloir de l’université. Ouais, vraiment, fringuée comme ça on ne me demandera jamais ce que je fais et je sourirais quand on me posera une question, puis feindrais d’avoir entendu qu’on m’appelait. Ouais, c’était la bonne solution pour éviter d’avoir à raconter que je m’étais volontairement foutue dans la merde pour essayer de me prouver quelque chose. Les couloirs d’USF étaient vides, et ça me faisait tout bizarre de les fréquenter si vide. Dans mes souvenirs, ils étaient… pleins à craquer.
Je vois alors les portes de l’ascenseur devant moi qui se ferme et je stoppe tout de suite ma démarche calme et chaloupée pour ne pas à avoir à attendre. Je passe ma main inextremis et finis par rentrer dans l’ascenseur. Quand les portes se referment derrière moi, j’ai l’impression de tomber sur un fantôme du passé : Billie Kahn-Edelstein. Un nom aussi long que poétique, qui fait remonté à mon esprit des souvenirs heureux comme une frustration certaine. Un visage aussi doux qu’il évoque aussi en ma mémoire des souvenirs durs.
L’ascenseur démarre, mais s’arrête net. Les lumières se coupent, laissant place à la faible lumière de secours.
« C’est vaste une blague… » Je tente d’ignorer sa voix, comme je l’avais ignoré depuis que ça avait mal tourné entre nous. « Cette situation ferait une superbe intrigue de livre… » rajouta-t-elle.
Je sentais qu’elle essayait de créer un contact alors je cessais de lui tourner le dos.
« Ou d’un mauvais épisode de soap. En tout cas on pourrait introduire un nouvel épisode drama et redonner un coup de boost à la série, hun ? » dis-je en continuant de regarder mes pieds.
J’attache alors mes cheveux en un chignon brouillon et tente d’appuyer sur le bouton d’urgence. Sans réponse.
« Ils vont pas rater grand chose si je ne suis pas là de toute façon. » dis-je en me laissant glisser le long de l’ascenseur avant de finir assise par terre.