titre de l'histoire.
Orlando. Le quatorze février mille neuf cent quatre vingt sept. Si je me réfère aux documents remis à mes parents, voici le lieu et la date de ma naissance. Comment être sûre que tout est vrai ? Le hasard est assez étrange quand on y pense. A cette même date, celle qui ma mit au monde, m’a également abandonnée. Le jour de la Saint-Valentin. Drôle de façon de montrer tout son amour. C’est peut-être pour cela que je déteste cette fête et tout ce qu’elle représente. Enfin ça c’est une tout autre histoire. Comme beaucoup d’enfants, je suis née sous X. Celle qui m’a donné la vie, pour moi elle ne sera jamais une mère, ne voulait pas de moi et m’a donc abandonnée. Ma vie ne commençait pas de la meilleure des manières. Qui plus est j’ignorais encore ce qu’allait devenir ma vie et si j’allais passer de famille d’accueil en famille d’accueil ou si de braves personnes allaient pouvoir s’occuper de moi pour le reste de ma vie. J’étais trop petite pour comprendre ce qui m’arrivait, mais même un nouveau-né, ressent qu’elle ne reçoit de l’amour de personne.
Après quelques semaines passée dans un orphelinat, ma vie croisa celle de deux gentilles personnes. Un couple provenant d'Orlando. Depuis des années, tous deux essayaient d’avoir un enfant mais un cancer ayant croisé la route de ma future maman, elle ne pouvait en avoir naturellement. Ils avaient décidé d’adopter et la chance me souriait enfin. Je trouvai une famille rapidement. Ce qui n'est pas le cas pour tous les enfants abandonné. Certes, ils n’étaient pas mes parents biologiques, mais ils m’aiment plus que mes géniteurs ne feront jamais. Une fois toutes les formalités remplies, je rejoignis donc ma nouvelle famille à Orlando.
Les jours se suivirent et les années aussi sans vraiment de problèmes. J’étais une enfant très calme. Je n’aimais pas l’école mais je faisais toujours ce qu’on me demandait. Certes, je n’avais pas les meilleurs résultats scolaires, au grand désespoir de ma mère, institutrice de formation. Mais je faisais tout ce que je pouvais. Je ne voulais pas que mes parents aient honte de moi. Mon père, lui, est avocat. Quand il défend des criminels, je n'aime pas mais au moins il est présent à la maison. Quand je voyais, certains de mes copains de classe, dont les parents devaient souvent voyager, je suis heureuse que les miens sont toujours à la maison. Son métier m'a sans doute donné l'envie de devenir secrétaire juridique. Fille unique, je n’ai jamais manqué de rien, bien au contraire. J’ai très souvent été gâtée, mais heureusement je ne suis pas quelqu’un de capricieuse qui en profite et qui en demande encore plus. Ils ne m’ont jamais caché mon adoption et du coup, ça m’aide beaucoup dans la vie à être contente de ce que j’ai. Durant ma jeunesse, mes parents voulaient que je fasse une activité extra-scolaire. Ils trouvent que c’est important pour le développement d’un enfant. Contre toute attente, c’est vers le football que je me dirigeai. J’ai toujours été un peu garçon manqué. Je m’entends mieux avec les garçons, les filles je les trouve trop souvent superficielles et elles m’agacent. Et je m’essayai au football. J’y ai joué quelques années et même si je n’en fais plus aujourd’hui, j’aime beaucoup le regarder. Désormais je me teste à d'autres sports d'équipe. Je refuse de mourir sans avoir découvert de nouvelles choses.
Durant mon adolescence, je n’ai pas toujours été la fille la plus adorable au monde. Quand on grandit, on se cherche. J’ai fait en quelque sorte, une crise d’identité. Et comme mes parents ne pouvaient pas m’aider en me parlant de mes origines, j’étais un peu perdue et je me suis donc rebellée. J’ai commencé par arrêter le football et ramener des résultats médiocres à la maison. Souvent cela engendrait des conflits et des prises de tête. Pourtant je n’en ai jamais vraiment voulu à mes parents de m’avoir adopté, j’ai toujours été reconnaissante de la chance que j’ai eu de les trouver. Pourtant j’étais perdue et je ne montrais pas mes sentiments. Je sais que j’ai dû les blesser et aujourd’hui je m’en veux. C’était la crise d’adolescence.
L’école n’a jamais été une amie pour moi. Je n’aime pas et je n’aimerai jamais. C’était donc normal qu’une fois les dix-huit ans atteint, je n’entame pas d’études supérieures. Je ne savais pas vraiment ce que je voulais faire de ma vie. Mes seules activités étaient le karting et une fois mon permis en poche, le rallye. Ce n’est pas vraiment le genre d’activités qui peuvent mener à un métier. Je ne savais pas trop ce que je voulais faire. Mon père m'invita à faire un stage au sein de son cabinet. C'était très intéressant de voir différents aspects de son métier sans pour autant devoir parler devant des gens pour en défendre d'autres. Je décidai donc de devenir secrétaire mais travailler avec son père, c'est plutôt délicat. Je cherchai alors un nouvel endroit pour travailler. Au début tout se passait pour le mieux mais un jour tout changea. Je commençai à être victime d'harcèlement par mon patron. Les premières fois c'était gérable puis un jour tout dérapa et il était à deux doigts de me violer. Je pus me libérer de justesse et je portai plainte. Ce fut une épreuve dure mais après le procès que je gagnai (car je n'étais pas la seule victime) je décidai de prendre un nouveau départ. Je rêvais depuis longtemps à vivre à SF et c'était le moment idéal pour franchir ce cap. Aujourd'hui, je me sens bien je suis heureuse. Parfois je me dis que j'adopterais bien un enfant pour donner une chance comme celle que j'ai reçu. Mais seule c'est délicat.