MAHA AL NAYEM (shay mitchell)

il n'avait fallu qu'un baiser. ce soir-là, alors que vous deviez rester pour discuter d'un cas urgent. autour d'un chinois et des feuilles éparpillées sur le bureau. il était bien trop proche. tu savais que tu n'aurais pas du redresser ton visage. tu aurais juste dû garder tes yeux plantés sur le dossier. mais non, sa voix à côté de ton oreille t'avais surprise. tu t'étais pourtant promise de ne pas céder. il était marié. et toi, tu avais toujours mis un point d'honneur à ne jamais briser une famille. parce que la tienne avait failli partir en cacahouette il y a de nombreuses années de cela. tes parents se sont toujours aimés, mais les absences de ton père, les nuits au bureau de ta mère, ont presque eu raison de leur couple. vous en avez souffert, toi et tes frères et soeurs. tu te souviens encore de comment tu essayer de consoler ismaël quand tes parents se criaient dessus. il était encore trop jeune pour comprendre. toi pas. tu t'étais promise.
un baiser. tout s'est enchaîné trop vite. tu n'avais pas pu t'arrêter. une chose après l'autre, tu t'étais retrouvée sur la table, les feuilles balancées au loin, à assouvir tes pulsions trop longtemps oppressées. des étreintes passionnées. des baisers qui marquaient ta peau. tu en avais connu des hommes, mais jamais encore tu n'avais ressenti ça, dans les bras d'un autre. toi, tu les avais toujours enchaîné, surtout pendant tes années universitaires. tu n'avais encore jamais connu l'amour. tes relations étaient éphémères. mais lui, il avait réussi à te faire vibrer rien que par le son de sa voix, le parfum qui se dégageait de son corps.
tu avais parlé de lui à tes meilleures amies. cette bande que tu aimais comparer à la série "sex and the city". quatre filles, inséparable depuis le lycée. et même si vous aviez été dans différentes universités, vous ne vous êtes jamais lâchées. au point de partir un an faire le tour du monde après avoir obtenu votre diplôme. elles te l'avaient dit, de te tenir loin de lui. l'une t'avait même dit que, si jamais, il valait mieux que tu ailles travailler dans un autre cabinet. ce n'était pas ça qui manquait à san francisco. tu pouvais toujours retourner dans la firme de ta mère, où tu avais fait ton stage. ta mère était avocate. ton père juriste. lui, toute sa famille a travaillé dans le domaine juridique, et qu'est-ce qu'il était content quand tu as décidé de suivre la même voie. parce que ça te plaisait. t'étais passionnée par ton travail. mais tu savais aussi t'amuser à côté. les soirées que tu enchaînais encore, quand tu le pouvais. parce que la vie, c'était ça. pouvoir profiter des bons moments, autant que possible. et cette nuis-là faisait partie de ces moments.
trois mois. trois mois que vous entreteniez une relation dans le plus grand des secrets. tu l'aimais. oh que tu l'aimais. il te rendait visite dans ton appartement à mission district. souvent, il y restait le vendredi soir et samedi soir, avant de retourner chez sa femme. et la jalousie qui te bouffait. tu ne voulais pas imaginer ce qu'ils pouvaient faire. ce qu'il pouvait lui dire. cette relation te bouffait, petit à petit. tu n'avais pas osé en parler à ta soeur, alors que vous vous disiez absolument tout. parce que tu ne voulais pas voir la déception dans son regard. encore moins la pitié. tu savais aussi que si tes parents l'apprenaient... eux aussi, ils seraient énormément déçus. parce qu'ils ne t'avaient pas élevé comme ça. parce qu'ils t'avaient élevé pour devenir une femme forte et indépendante, qui savait ce qu'elle voulait et ambitieuse. à ne jamais baisser les bras. et là, devant lui, tu devenais faible. tu avais comme besoin de lui. une relation toxique qui allait causer ta perte. mais tu ne pouvais juste pas le lâcher. tu l'aimais.