« you're my brother and i'll always love you.
even if you prefer bananas over grapefruits »
Lucas & Dimitri.
Sur le point de partir, mes clés en main, je reçois un appel. Better not be Gertrude ! Pas le temps de m'occuper des voisins qui parlent trop fort ou du raton-laveur qui vient fouiller dans les poubelles. Je jette un coup d'oeil à mon portable. OUF ! Pas la vieille. Dieu, merci. Je suis sauvé. C'est un de mes gars. À vrai dire, je ne sais pas si c'est mieux. Je lève les yeux au ciel, car ces derniers ne m’appellent que s’il y a un problème. Puis, généralement, ils ont toujours un bon timing. On dirait qu’ils sentent que j’ai des trucs à faire, que je n’ai pas le temps de les gérer. Mais bon, heureusement qu’ils font bien leur boulot et que je les aime bien. Du coup, je prends l’appel, car c’est le boulot et je n’ai pas vraiment le choix. J’ai droit aux potins de la journée. Steve et Jordan ont fait tout le boulot pendant que Mike faisait semblant de bosser. Steve s’est fâché, Mike aussi. Steve est parti, Mike a boudé. Pire que des femmes. Mais bon, c’est la vie. « Je m’en occupe demain, j’ai un truc de prévu ce soir. J’ai pas le temps. » Je ne mentionne pas qu’il s’agit d’un petit rendez-vous avec Lucas. Honnêtement, je n’ai pas envie de m’occuper de leur enfantillage. Ils sont de grands garçons, quand ils veulent. Je vais dire à Mike d’arrêter de glander, mais le reste, c’est entre eux. Je raccroche, je regarde l’heure. Bon, bah. Je vais être en retard. J’envoie un message à mon petit frère pour l’avertir. Disons que ce n’est pas trop dans mes habitudes et je préfère le dire avant qu'on m'imagine écraser sous un camion ou noyer sous le Golden Gate Bridge. Je doute qu'il saute à ces conclusions, but we never know.
Rapidement, après avoir roulé au-dessus de la limite sans me faire prendre – yolo -, j’arrive au bar. À l’entrée, je vois mon frère déjà assis au bar en train de siroter sa bière. C’est samedi soir, on n’a peut-être pas choisi le meilleur jour, ni le meilleur endroit pour un petit verre tranquille. Who cares ? On va pouvoir s’amuser un peu. Ce n’est pas la trentaine qui m’arrête. Je m’approche, passe derrière lui en venant lui jouer dans les cheveux comme toujours. Un p’tit ébouriffage de crinière, ça ne fait pas de mal. « Salut, p’tit morveux ! » Petit surnom affectif. Bah quoi ? C’est vrai. C’est un petit morveux. Je l’aime quand même. Puis, à mes yeux, il restera toujours bébé Lucas. Je regarde sa bière. « T’aurais pu m’attendre quand même. » Je secoue la tête. « Mais où est le respect ? » Je finis par échapper un rire pour ensuite prendre place sur le tabouret libre à ses côtés. Le barman vient tout de suite nous rejoindre, j’en commande une pour moi. Je me tourne vers mon cadet, un sourire amusé et moqueur aux lèvres. « Il est cute le barman, non ? » Enfin, je n'en sais rien, mais je fais le commentaire pour rigoler un peu. Non, je ne me moque pas de lui méchamment. Ma façon à moi de le mettre à l'aise avec le sujet. Je m'y prends pas de la bonne façon ?